La Madeleine d’Antan, un inoubliable week-end autour de l’artisanat !

Les 14 et 15 Mai 2022

Ce samedi 14 et dimanche 15 mai dernier, la 2ème édition de l’évènement la Madeleine d’Antan résonnait dans l’enceinte du Village de calcaire. Pas moins de 25 artisans représentant une dizaine de métiers ancestraux ont investi le Site. Il y avait la bande des Forges de Carrié, avec Bruno et Marie-Noëlle, installés à la forge au sol de la Ferme. (Photo Bruno et Mano)
Le soufflet de forge, fraîchement installé dans un des Abris, était en pleine forme lui aussi, avec comme compagnons Donovan, Guillaume et Olivier (tout de noir vêtu). (Photo Olivier)

Malheureusement, Elsa la maroquinière, souffrante, n’a pas pu venir installer ses peaux dans le Grand Abri de l’Est. Alors, c’est Marie-Jo, la dentellière qui a pu profiter de l’ombre et présenter aux visiteurs son travail d’orfèvre. (photo Marie-Jo) Il faut avoir vu l’élégant ballet de ses doigts de fée pour comprendre la complexité de ce savoir-faire qui remonte à la Renaissance.
Dans l’ancienne entrée du village, sous quelques lignes de trous de boulins et leur beau toit de chaume, Andrée et Fabienne, nos deux pyrénéens de l’étape, ont raconté à un public avide d’explications les différentes étapes de la poterie sur corde. Un art qui nous vient d’Espagne, largement répandu en Provence au début du siècle dernier, et qui permettait de façonner des grandes jarres ou pots d’ornements de très grandes dimensions. La corde, humidifiée, reste à l’intérieur de la poterie jusqu’à ce que terre sèche. Passionnant ! (photo dédé et fafa)

Dès les premières lueurs, d’épaisses volutes de fumée remontait du grand Abri jusque sur l’esplanade du Site. L’odeur ne trompait pas. Aujourd’hui, des flammes allaient danser et du bon pain allait nous régaler ! Denis, qui officie désormais une large partie de l’année dans le four banal du Village, arrivait de bon matin, l’oeil rieur sous sa casquette. La chauffe était belle, quasiment 350° au coeur du vieux four du XIIIème siècle. Une fois les charbons et les cendres sortis, il pouvait enfourner ce pain paysan qu’il affectionne tant. (Photo Denis) Toujours avec la même recette. Des variété des blés anciens, un peu de Rouge de Bordeaux, de l’eau de source de la Madeleine et une solarisation des fleurs du site pour faire son levain, évidemment naturel. Rajoutez à cela un peu de sel de Guérande, un pétrissage à la main et vous pouvez déguster ! Tout était vendu en quelques minutes, il fallait arriver tôt pour avoir « son » pain de la Madeleine.

Encore plus haut, dans sa belle cabane en caudres de châtaignier, un jeune Viking donnait quelques coups de plane sur de longues tiges de bois. Valentin, feuillardier de métier (l’un des plus jeunes du Périgord) expliquait en vieux routard des forêts, cet artisanat typiquement local (principalement en Périgord et dans le Limousin, où les arbres à châtaignes sont légions). Qui a fait les premiers tonneaux dans l’Histoire ? Pourquoi ce travail faisait vivre de nombreux paysans du Périgord ? Pourquoi c’est une activité saisonnière ? Quelles pousses choisit-on ? Quels sont les gestes et les outils que l’on utilise ? Est-ce que ça gagne bien, un feuillardier ? Rien ne lui a été épargné ! Et oui, un feuillardier gagne plutôt bien sa vie…

La Madeleine d’Antan, c’est aussi l’occasion unique de voir des tailleurs de pierre et des lauziers travailler en direct. Nos deux compères girondins, Jeff et Cédric, s’attaquaient à une exigeante épreuve : façonner la sculpture d’une Vierge à l’enfant (photo). Après deux jours et quelques milliers de coups de pointes et de gouges, le résultat était époustouflant. Et la vierge à pu regagner son alcôve de pierre, restée orpheline après un vol dans les années 80.
A côté d’eux, Claude Crouzel, maître-artisan lauzier de Plazac, partageait avec bonheur et facéties cet art ancien qui fait la renommée du Périgord. (Vous savez, les toits de lauze qui protègent nos vieilles demeures périgourdines et qui pèsent – tout de même – quelques 800 kilos au mètre carré.

Et puis il y avait bien sûr la belle Morgane, reine de patience, initiait les plus jeunes à la vannerie sauvage. Tous les végétaux les plus souples et résistants étaient utilisés pour fabriquer des petits perchoirs où les oiseaux viendront trouver refuge.



De nouvelles têtes faisaient leur apparition cette année !
Nos deux jeunes vanniers, Jeanne et René, 80 ans passés, originaires du magnifique village de Plazac ! Francis Collie, pisteur professionnel, initiait des familles à l’art ancestral du Pistage animalier. Les renards, chevreuils, blaireaux, cerfs, sangliers n’ont qu’à bien se tenir. Nous sommes désormais sur leurs traces. Philippe, tondeur de moutons, faisait une belle coupe printanière de nos 22 brebis et bélier. Et Nicolas, le corrézien au chapeau, ramenait à la Ferme une belle jument de trait, pour faire des démonstrations de débardage.
Armelle, la tourneuse sur bois (qui officie le reste du temps au Village du Bournat) faisait tourner des toupies colorées !
D’autres dentellières (et un dentellier, oui !) arrivaient des coteaux de Rouffignac pour présenter aux curieux leurs créations, au coeur de la place du Village troglodytique. Bienvenue à Nicole, Annie, Raymonde, Noëlle et Jean-Pierre, les as du carreau et de l’aiguille. Ils nous l’ont promis, ils reviendront dans l’été !

Enfin, la soirée du samedi soir fut tout aussi belle, avec un bal traditionnel, mené par Nicolas Peuch et Paul Delteil, où une centaine de danseurs de tous âges vinrent virevolter, sautiller, changer de partenaire jusqu’à ce que minuit sonne ! Les guirlandes étaient de sortie, comme pour retrouver l’ambiance des bals d’autrefois. Evidemment, nous en étions pas à allumer les briquets dans l’obscurité, pour choisir sa partenaire avant de l’emmener danser, mais une lumière encore plus grande, sortait en flammes de la bouche de Jean, cracheur de feu ! Nous n’oublierons pas cette édition printanière…Merci à tous qui nous ont fait confiance d’être venus et nous espérons vous retrouver encore plus nombreux pour la prochaine édition en septembre prochain…
Inscrivez-vous ici ! lamadeleinegrandsite@gmail.com ou par téléphone au 05 53 46 36 88
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